Je suis un employé
Je suis victime de harcèlement :
Que faire ?
Je suis un employé
Je suis victime de harcèlement :
Que faire ?
Comment savoir si je suis harcelé(e)
La grande difficulté en matière de harcèlement tient à son caractère souvent sournois, généralement fait discrètement, et s’installe progressivement sans que l’on s’en rende compte.
La sidération, la honte, sont autant d’embûches dans le processus permettant de réaliser que ce que l’on vit, ce n’est pas acceptable, et pire encore, relève d’un harcèlement.
Le harcèlement moral suppose une répétition, des gestes, des comportements, des propos, qui pris isolément peuvent être blessants ou laisser perplexes, mais qui pris ensemble, vont caractériser une situation dégradant les conditions de travail et porter atteinte à la santé du salarié, ou à sa dignité, ses droits, ou même son avenir professionnel.
Parce que la prise de recul est bien souvent difficile lorsque l’on se sent acculé, nous vous conseillons de noter, tout comportement, propos, gestes, qui vous ont fait vous sentir mal.
Ont-ils des conséquences sur vos conditions de travail ? vous sentez-vous offensé(e), blessé(e), vous avez des difficultés à dormir, des problèmes de santé qui apparaissent sans pouvoir en identifier l’origine ? Subissez-vous des difficultés dans votre évolution professionnelle que rien ne justifie objectivement ?
Si vous répondez à plusieurs de ces questions par l’affirmative, il est tout à fait possible que vous subissiez une situation de harcèlement.
Attention toutefois car il faut rester prudent, et nous vous conseillons de ne pas rester isolé(e).
Faites état de votre ressenti à des professionnels, et ils sont nombreux pour vous aider à y voir clair et agir en conséquence. Le médecin du travail, le référent harcèlement, vos proches, amis, mais aussi l’avis d’un avocat peuvent être des relais pour vous permettre d’identifier si votre situation relève d’un harcèlement moral ou sexuel.
Ces interlocuteurs pourront vous accompagner pour rassembler les éléments de preuve établissant une situation de harcèlement.
« Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui ».
Martin Luther King
« Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui ».
Martin Luther King
Quelles sont les preuves de harcèlement ?
La grande difficulté en matière de harcèlement repose sur la preuve. Comme cela a été évoqué, le harcèlement repose bien souvent sur des faits isolés, qui pris individuellement ne vont pas caractériser la situation de harcèlement.
Il est fondamental de tracer et rassemble les éléments de preuve : des échanges de mails, de sms, un journal dans lequel vous aurez inscrit au quotidien ce que vous avez subi, des attestations (de vos collègues ou vos proches qui pourront faire état des répercussions sur votre santé ou votre vie privée).
Vos arrêts de travail éventuels pourront servir à étayer votre signalement, les sanctions disciplinaires injustifiées et tout autre élément qui à première vue n’aurait pas de réelle incidence, mais qui au regard des autres preuves collectées, vient les corroborer et permet de mettre en lumière une situation de harcèlement.
À qui s’adresser ?
De nombreux interlocuteurs sont là pour vous : votre supérieur hiérarchique, le service RH, le médecin du travail, les élus du CSE, le référent harcèlement (il est parfois désigné pour connaître de l’ensemble des situations de harcèlement, moral et sexuel ainsi que des agissements sexistes).
En dehors de l’entreprise, vous pouvez solliciter l’appui d’un avocat, qui vous aidera à identifier la situation que vous subissez, et vous accompagnera dans vos démarches. Plus vous être accompagné tôt, moins la situation aura de risque de se dégrader irrémédiablement.
Que le harceleur quitte l’entreprise, pas vous si vous ne le souhaitez pas !
Vous pouvez encore saisir l’inspection du travail, qui peut se rendre dans l’entreprise, ainsi que le défenseur des droits.
De manière générale, un sondage IPSOS (baromètre du harcèlement au travail, qualisocial&ipsos2022) a révélé que sur l’échantillon sollicité, 4% des salariés déclaraient se considérer bien informés sur le sujet du harcèlement.
On ne peut s’étonner alors que 73% de ces sondés soient en difficulté pour identifier avec précision une situation de harcèlement professionnel. Pourtant, ils sont tout autant à se déclarer comme victime d’une situation de harcèlement sur les 5 dernières années.
31% des salariés entendus ont considéré bénéficier d’une communication sur le sujet de la part de leur direction.
« On peut commettre une injustice en ne faisant rien ».
Marc Aurèle
« On peut commettre une injustice en ne faisant rien ».
Marc Aurèle
Comment agir ?
Il faut signaler les faits auprès de votre employeur.
Sollicitez le référent harcèlement, votre service RH, votre supérieur hiérarchique et ce par tout moyen, en prenant garde toutefois de le formaliser afin d’en garder une trace.
Votre employeur aura l’obligation d’agir, en accusant réception de votre alerte, et en prenant des mesures conservatoires le temps de réaliser une enquête, au cours de laquelle vous bénéficierez d’une protection contre toute mesure de rétorsion (L. 1152-2 et L. 1153-2 du Code du travail)
C’est lors de cette enquête que vous pourrez remettre les éléments de preuve collectés.
La personne mise en cause sera entendue pour recueillir ses explications, mais pas nécessairement si les éléments produits sont suffisants.
Sachez que l’employeur n’est pas tenu de vous remettre copie du compte-rendu de l’enquête, qui peut être confiée à un prestataire extérieur. La personne mise en cause et les témoins naturellement non plus.
Si la situation vous est devenue trop insupportable, prenez conseil pour être accompagné afin de prendre la décision adéquate en préservant vos droits.